Livre: Le Club des Pendus
Auteur: Tony Parsons
Pages: 328
Date de sortie: Septembre 2017
Edition: La Martinière
Ma note: 16/20
Synopsis
À Londres, les bourreaux sont de retour.
Ils ont décidé de rétablir la peine capitale.
Ils forment un étrange club avec pour modèle le célèbre bourreau anglais Albert Pierrepoint, responsable de plus de quatre cent cinquante exécutions au siècle dernier. Et c’est par la corde qu’ils ont décidé de punir violeurs d’enfants, chauffards et autres délinquants qui réussissent à échapper au système judiciaire.
La conscience du détective Max Wolfe le tourmente.
La justice est-elle vraiment là où on le croit ? Qui sont ces citoyens-vengeurs ? Pour y répondre, Max devra s’enfoncer dans les entrailles de la ville, là où les vestiges du passé ont encore une emprise sur les vivants.
Dans un Londres caniculaire, plus que jamais le bien et le mal se confondent.
Mon avis
L’histoire
Dans ce livre on découvre ou redécouvre l’inspecteur en chef Max Wolfe. Ici il enquête sur des meurtres, mais cette fois-ci avec une touche « d’originalité ». Des hommes sont pendus, par des personnes se faisant passer pour des justiciers masqués. Ils rétablissent ce que la justice n’a su établir. Des violeurs d’enfants en passant par des terroristes, personne ne sera épargné. Et tout ça sera diffusé en direct sur les réseaux sociaux, pour montrer au monde ce qui arrive quand les criminels n’ont pas la peine qu’ils méritent. La peine de mort sera rétablie.
ALL GAVE SOME – SOME GAVE ALL
(Tout le monde a donné – certains ont tout donné)
Le livre
Après l’avoir vu passé sur les réseaux sociaux lors de la rentrée littéraire, je me suis procurée mon premier livre de Tony Parsons. Un résumé qui donne envie et une couverture rose bonbon complètement contradictoire avec le sujet abordé ou avec cette corde de pendu en premier plan.
On se promène dans l’Angleterre moderne tout en découvrant des bouts de l’ancien Londres et de son histoire. L’auteur relate donc quelques éléments historiques qui enrichissent le récit et qui sont très intéressants. Un livre qui nous en apprend un peu plus sur l’histoire de la capitale. On se balade entre Tyburn (principal lieu d’exécution), l’ancienne prison de Newgate ou encore Bloomsburry ( ancienne station de métro réellement nommée « British Museum »). Ces lieux de torture et de l’ancienne époque font naître une ambiance sombre, froide, étouffante et dérangeante.
Ce livre aborde un sujet fort de la société, la peine de mort, le meurtre par pendaison. Un sujet délicat même de nos jours. Ces bourreaux remettent en place ces interdits. Ils font leur loi et leur justice. Une justice qui, comme nous pouvons le reconnaître, n’est pas forcément équitable pour tout le monde. Une peine qui n’est pas toujours à la hauteur de l’acte ou qui l’est parfois trop. Nous nous sommes tous dit un jour qu’il valait mieux tuer cette personne après ce qu’elle avait fait plutôt que de la laisser vivre. C’est pour cela que ce sujet nous met si mal à l’aise et est si dérangeant. Car quelquefois il nous arrive de nous demander si nous ne sommes pas en accord avec ces atroces jugements. Dans cet ouvrage on développe une forme d’empathie pour ces personnes qui agissent lorsque la justice est trop laxiste.
Concernant les bourreaux tout laisse à penser qu’ils essayent d’imiter Albert Pierrepoint. Grand exécuteur qui a existé dans les années 30 à 50. Il fut considéré comme étant l’exécuteur britannique le plus actif du xxe siècle, avec environ 450 pendaisons à travers l’Europe.
Lors des meurtres de cette lecture on se sent comme des voyeurs, puisque chaque vidéo passe par les réseaux sociaux. On se sent mal face à la souffrance et à la violence de cet acte. Cela nous fait également réfléchir sur le pouvoir des médias dans notre société actuelle. Ils peuvent détruire mais aussi donner des idées horribles à certaines personnes instables.
Dans toute cette noirceur, seuls les moment de belles relations humaines comme l’amitié ou l’amour, apporteront un peu de douceur. Des personnages qui s’avèrent très vite attachants. Chacun avec leurs histoires, leur personnalité et leur vie nous touchent.
Je dirai que le seul petit détail qui m’est dérangé dans ma lecture est le nombre de titres de policiers avec lesquels ont s’embrouille rapidement.
Pour conclure
Un polar britannique parfaitement réussi. Percutant et brillant. Un auteur et un livre qui gagne à être bien plus connu en France. Un sujet qui nous a dérangé tout du long et une intrigue bien menée du début à la fin.
Encore une fois un livre vrai à sa manière. Car pour moi chaque thriller/polar a un bout de la réalité.
Parsons ne s’encombre pas de détails inutiles ou de passages à rallonge. Son livre est rapide et efficace. Il nous touche, nous met mal à l’aise et nous fait réfléchir sur notre morale ou sur l’éthique.
Un très bon polar que j’ai clairement dévorée! Je le recommande vivement!