Livre: Entre deux mondes
Auteur: Olivier Norek
Pages: 409
Date de sortie: 5 Octobre 2017
Editions: Michel Lafon
Ma note: 17/20
Synopsis
Fuyant un régime sanguinaire et un pays en guerre, Adam a envoyé sa femme Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un endroit où elles devraient l’attendre en sécurité. Il les rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir.
Mais arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu’il découvre, en revanche, c’est un monde entre deux mondes pour damnés de la Terre entre deux vies. Dans cet univers sans loi, aucune police n’ose mettre les pieds.
Un assassin va profiter de cette situation.
Dès le premier crime, Adam décide d’intervenir. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est flic, et que face à l’espoir qui s’amenuise de revoir un jour Nora et Maya, cette enquête est le seul moyen pour lui de ne pas devenir fou.
Bastien est un policier français. Il connaît cette zone de non-droit et les terreurs qu’elle engendre. Mais lorsque Adam, ce flic étranger, lui demande son aide, le temps est venu pour lui d’ouvrir les yeux sur la réalité et de faire un choix, quitte à se mettre en danger.
Mon avis
Le Livre
Après en avoir énormément entendu parler, je me devais absolument de le lire. Je me le suis procuré à l’occasion du Quai du Polar, à Lyon. Bien évidemment avec une petite dédicace au passage! Après avoir été déçu par « Code 93 », j’attendais beaucoup de l’auteur sur ce dernier livre.
Finalement je crois que ce qui me pose problème chez Norek est l’aspect « trop polar ». Je me rends compte au fil de mes lectures que je préfère de plus en plus les thrillers psychologiques aux romans policiers. Comme quoi les goûts changent avec le temps. J’avais donc peur que « l’enquête » prenne le dessus sur le reste dans ce livre. Et pourtant pas vraiment. Ce n’est pas de sa faute, c’est seulement moi, qui deviens de plus en plus exigeante.
Le livre a mis un peu de temps à démarrer et je pense que mes craintes me retenaient un peu. Mais petit à petit l’auteur a su m’attendrir, me retourner l’estomac et m’accrocher à son récit. Tout d’abord ce contexte, totalement d’actualité, que Norek nous raconte d’un œil différent. Pour être très franche et transparente sur mes idées, je ne suis pas pour l’accueil des immigrés. Mais ce livre me fait revoir mon jugement. En me disant que ces gens-là avaient une vie avant, mais qu’ils sont partis d’un pays en guerre pour en rejoindre un autre. J’ai surtout de la peine pour ces familles qui pensent partir vers une vie meilleure mais qui se retrouvent finalement entre deux mondes en guerre. C’est là qu’est la force de l’auteur, il arrive à nous faire réfléchir sur notre opinion déjà arrêtée.
Je ne sais pas s’il y aurait une solution pour offrir une vie meilleure à ces personnes, tout en filtrant les terroristes présents dans le lot. C’est également un sujet important du livre, puisqu’il est évidemment bien réel. C’est ce qu’il se passe vraiment. Ce qui est certain c’est que nous ne pouvons pas aider tout le monde.
Ce livre dénonce également l’instinct de survie, qui prend le dessus sur la conscience et sur tout le reste. Sur l’animal que peut devenir l’homme face aux pires situations. Encore une fois aux horreurs dont est capable la race humaine, un sujet redondant dans beaucoup de livres. La violence dont l’homme est capable pour survivre ou pour se voir accorder un certain pouvoir. Ici on nous parle de plusieurs profils. Des immigrés qui veulent vivre à n’importe quel prix, aux enfants qui tentent de survivre dans la jungle face à la folie des adultes, aux passeurs qui profitent de la faiblesse des autres pour récupérer de l’argent ou du terroriste qui cherche à tout prix à intégrer le pays pour le réduire en cendres. Encore une fois on en revient aux mêmes conclusions en plus de la survie; l’argent et le pouvoir, c’est malheureusement ce qui dirige le monde, ce qui le détruit aussi.
L’auteur nous parle aussi de ses collègues en abordant la police qui baisse les bras face à cette jungle, face à ce peuple qui vit dans le désespoir et dans la souffrance. Aux flics qui se battent pour la justice alors qu’elle existe de moins en moins dans ce monde. Aux habitants de Calais pour qui la situation de vie ou l’économie ont été des plus difficiles. Pour la souffrance que les guerres, la religion et le pouvoir génèrent encore et toujours. Olivier Norek dénonce tout ça, dénonce la bassesse dont l’homme fait preuve.
Je me suis énormément attachée aux personnages, ils sont forts et attendrissants. J’ai retenu mes larmes, qui auraient aimé sortir à plusieurs reprises. J’aurais voulu adopter le petit gars, j’aurais voulu les aider dans leur malheur. J’aurais été Bastien…
Les places valent plus que de l’or, elles valent du sang
Pour Conclure
Un livre criant de vérité qui nous fait prendre conscience de la réalité. Norek nous dévoile des choses cachées par les médias, qui nous permettent de revoir notre jugement sur ce sujet très à la une. Une plume fluide et simple, qui nous relate parfaitement les faits. J’ai également été « choquée » par cette réalité et par ce retour d’un comportement primaire, animal. Que l’homme est pourri au final…
C’est là, encore une fois, que l’on se rend compte du pouvoir des livres, de la force qu’ils ont sur nous, et de leur richesse. De cette façon de nous ouvrir au monde et d’ouvrir notre esprit afin de le voir différemment.
Cet ouvrage m’a réconciliée avec Mr Norek, j’espère que son prochain livre me mettra la même claque. Merci d’avoir enquêté dans cette « Jungle » et d’en avoir sorti ce livre, tel qu’il est.
2 comments
J’adore le résumé. Je vais le mettre dans ma PAL. Il a l’air vraiment top et change de tout ce qu’on peut trouver.
Merci pour la découverte. Bises
Oui, vraiment un très bon livre! Il fait réfléchir sur nos positions et sur la société…Bisous!