Livre: Les Limbes
Auteur: Olivier Bal
Pages: 403
Date de sortie: 2018 (chez De Saxus)
Editions: De Saxus
Ma note: 17/20
Synopsis
Vietnam, 1970. James Hawkins est une jeune recrue. Durant un assaut, il prend une balle dans la tête et croit mourir. Après un mois de coma, et tandis qu’il essaie de se rétablir dans un hôpital de Saigon, il découvre que quelque chose s’est éveillé en lui. Ses nuits deviennent des épreuves, son sommeil et ses rêves ne lui appartiennent plus. Désormais, lorsqu’il dort, il visite les songes des autres… Seuls les médicaments l’empêchent de rêver. Un an plus tard, un ancien frère d’armes, Nate Irving, vient frapper à sa porte. Il est venu le chercher pour participer à un projet secret : les Limbes. Direction une base perdue au fin fond de l’Alaska pour une aventure aux frontières de la peur et de la folie, une aventure qui les entraînera au cœur des rêves pour percer le mystère des Limbes. « Nous sommes des pionniers, des aventuriers d’un genre nouveau. Le rêve, c’est la dernière frontière. L’homme a conquis la mer, la terre, l’espace… et maintenant, enfin, il conquiert son propre esprit. Il lui aura fallu des milliers d’années pour comprendre que les plus grands mystères ne se cachaient pas dans les profondeurs des océans, ou aux confins de l’univers mais bien au cœur de son être. »
Mon avis
Le Livre
A l’occasion du Salon du Livre de Paris, j’ai eu la chance de rencontrer Olivier Bal, auteur du livre « Les Limbes » qui avait un stand uniquement prévu pour son livre. Ayant été intrigué, je me suis arrêtée lire la quatrième de couverture, et pour être honnête ça ne m’a pas convaincu. La veille de mon départ j’ai regretté de ne pas m’être assez attardée sur ce stand. J’ai demandé quelques avis autour de moi qui me sont revenus très positifs. Dernier jour de salon, j’ai craqué et je ne regrette absolument pas!
Le côté « surnaturel », qui me permettrait de sortir de ma zone de confort, m’a fortement attiré. L’auteur a su m’en parler ainsi que certaines blogueuses qui ont fini par me convaincre. J’ai tout d’abord, beaucoup apprécié le départ du récit dans les années 1970, durant la guerre du Vietnam. Il faut savoir que j’adore les films sur la guerre comme Pearl Harbor, le garçon au pyjama rayé, le pianiste…etc. Une partie qui était donc gagné d’avance, il suffisait juste de savoir en parler. Cette ambiance nous permet directement de prendre conscience, encore une fois, des horreurs dont est capable la nature humaine. En abordant le quotidien de ces soldats et leur douleur, l’auteur nous offre déjà un petit rappel des choses.
Comme dans la plupart des thrillers/polars, il y a environ 100 à 150 pages de mise en place. Ce qui peut paraître long au départ puisque l’on ne se sent pas totalement emporté. Dépassé ce nombre, le récit prend de l’ampleur et de la force. Il ne nous lâche plus, nous accapare pendant de nombreuses heures, quitte à faire une nuit blanche. Le surnaturel s’offre une très grande place et on pense tout de suite au film « Inception » avec Leonardo DiCaprio. Je ne sais pas si tout ce que y raconte Olivier Bal est vrai, mais tous ces renseignements et ces inspirations apportent une très grande richesse à l’ouvrage. Certaines informations scientifiques sont à la portée de tous, pas besoin de relire six fois le passage pour tenter de comprendre, inutile également d’être un grand scientifique pour en saisir le sens. Une histoire accessible à tous.
Un livre au pays des rêves, qui nous fait trembler parfois, nous garde en haleine tout du long et nous oppresse jusqu’à ne plus rien faire d’autre que de tourner les pages. Les personnages sont touchants pour la plupart, même si je me suis méfiée de beaucoup d’entre eux, ne sachant pas d’où viendrait le problème. L’intrigue est parfaitement maîtrisée par l’auteur. Il sait tirer les fils de son histoire et réussit à nous surprendre à chaque nouvelle page. On en redemande encore et encore. La fin du livre change de rythme, ça en devient de plus en plus oppressant et nous donne une impression de temps trop court. On en vient à lire plus vite, car les événements nous donnent le sentiment d’être pressé et de devoir respecter le compte à rebours.
Au delà de ce sombre univers, Olivier Bal dénonce la soif de pouvoir et de savoir dont l’homme est responsable. On retrouve ce défaut principal, combiné à la violence, dans beaucoup de livres. Il s’agit malheureusement de la grande réalité de l’être humain. Ce côté noir, qui détruit tout sur son passage sans se soucier des victimes collatérales, du malheur qu’il laisse sur son passage et tous les sacrifices dont il est capable.
Je pense que ce récit serait parfait pour une adaptation au cinéma et pourrait même être un grand succès. Les descriptions présentes nous permettent en tout cas de le tourner dans notre tête, d’avoir ce voile d’image qui défile dans nos yeux. Des détails, il y en a oui, mais pas trop, et c’est ce que j’aime. Il y a juste ce qu’il faut pour que tout soit clair et pour nous permettre de vivre parfaitement et pleinement notre lecture, de l’engloutir sans aucune difficulté.
Le monde a choisi les ombres là où je lui offrais la lumière
Pour conclure
Olivier Bal nous offre un huit clos à la croisé des chemins entre Inception et The Walking Dead. Notre sommeil en devient même perturbé par la suite, on ne voit plus le rêve de la même façon après cette lecture. C’est brillant, riche et oppressant. Un ouvrage entre deux mondes, entre rêve et réalité. Un livre que l’on referme en ayant l’impression de s’être pris une grosse claque. Un ouvrage qui nous laisse sans mot. Je suis ressortie de cette lecture en me disant que c’était vraiment un « livre de fous »!
Je le conseille fortement et je pense que nous n’avons pas fini d’entendre parler de Mr Bal. Ce n’est que le début d’une belle carrière d’auteur car le talent est bel et bien présent. Et quel talent me direz-vous! Rares sont les livres qui peuvent faire concurrence aux plus grands dès le départ, alors bravo et hâte de lire « Mille morts » une fois que celui-ci sera édité! Je suis très heureuse d’avoir eu la chance de rencontrer cet auteur.
(Olivier, j’espère vous revoir, sur le chemin d’une montagne Corse peut-être, histoire de compléter mon album photo!)