Livre: Un fils parfait
Auteur: Mathieu Menegaux
Pages: 168
Date de sortie: Février 2017
Ma note: 16/20
Synopsis
Maxime a tout réussi : de brillantes études, une carrière fulgurante, il est un mari aimant et un père attentionné. Un fils parfait. Un homme au-dessus de tout soupçon. Si bien que, lorsque sa fille, Claire, dénonce ses agissements à sa mère, en la suppliant de la protéger, Daphné tarde à la croire. L’amour qu’elle porte à Maxime la conduit à refuser l’évidence pour préserver sa vie et son confort.
Pourtant les soupçons se confirment, le doute se dissipe et les faits vont pousser Daphné à réagir. Mais il est trop tard. Maxime, fort de cette façade d’homme irréprochable, a manipulé la police et la justice afin de les retourner contre la mère de ses enfants. Daphné livre sa version de l’histoire à sa belle-mère. Elle reprend les éléments un par un, depuis les débuts amoureux avec Maxime, jusqu’à la confrontation sans merci. Jusqu’où une mère doit-elle aller pour protéger ses filles et faire valoir ses droits, lorsque personne n’accepte de la croire ? Quelles épreuves Daphné va-t-elle devoir traverser pour récupérer Claire et Lucie ?
Mon avis
Le livre
Il y a quelques mois j’ai pu lire mon premier roman de Mathieu Menegaux, « je me suis tue », et quelle claque! J’ai donc couru chez mon libraire pour me procurer un autre de ses ouvrages, « un fils parfait ». Je n’avais pas prévu de le lire tout de suite, mais lors de ma venue au salon du livre de Paris, j’y ai fait la rencontre de l’auteur, qui m’a fortement recommandé de le découvrir avant le téléfilm.
J’ai donc écouté ses conseils et l’ai dévoré en l’espace de deux heures, juste avant de regarder l’adaptation télévisée. Que vous dire mis à part que l’auteur a encore une fois frappé très fort. Que ce soit à travers les mots ou à travers l’écran, il s’agit d’une histoire qui touche, jusqu’au plus insensible d’entre nous.
Tout commence avec Daphné, maman, épouse, mais surtout femme d’affaires, très souvent en déplacement. Mais voilà, un beau jour, où celle-ci voudra passer un instant privilégié avec ses deux filles. Il ne faudra qu’un mot, le mot de trop, pour que la vie bascule, pour que le quotidien de cette petite famille appartienne au passé.
Menegaux aborde décidément des sujets sensibles, et c’est ce qui nous plaît, car au-delà de sa franche écriture, il en parle bien. Il connaît ses sujets et nous les retranscrits avec une bonne dose d’émotions, sans toutefois en faire trop. Tout est dosé à la perfection, dans les moindres détails.
Ici il dénonce un fait, l’inceste. Un acte très mal jugé durant des années, il l’est toujours d’ailleurs. On pense que ceci n’arrive que dans les livres ou dans les films, et pourtant cet ouvrage est fortement inspiré d’une histoire vraie. Tout ça vous dégoûte encore plus, je veux bien vous croire, et vous n’avez encore rien vu…
Des chiffres; dans ce livre vous en croiserez beaucoup, certain vous marqueront plus que d’autres. Vous vous rendrez également compte des oeillères que possède notre pays, face à cet acte odieux. La justice et la loi préfèrent fermer les yeux, le bourreau ne risque rien, l’enfant peut continuer à subir dans le silence.
En Europe un enfant de moins de dix-huit ans sur cinq est victime de violences sexuelles, dont 70 % à 80 % sont commises au sein de la sphère familiale.
Pour conclure
Si vous n’avez pas trop froid aux yeux, et que vous avez besoin d’auteurs qui abordent des sujets difficiles, qui dénoncent des faits de société, qui osent parler et crier haut et fort que c’est inacceptable, foncez. Vous ne le regretterez pas.
Tant qu’il y aura des hommes, le monstre du mal ne sera jamais dompté.
René Malouin, Princesse de nuit (1968)