Livre: Je me suis tue
Auteur: Mathieu Menegaux
Pages: 144
Date de sortie: Avril 2015
Ma note: 17/20
Synopsis
Du fond de sa cellule de la maison d’arrêt des femmes à Fresnes, Claire nous livre l’enchaînement des faits qui l’ont conduite en prison : l’histoire d’une femme victime d’un crime odieux. Elle a choisi de porter seule ce fardeau. Les conséquences de cette décision vont se révéler dramatiques. Enfermée dans sa solitude, Claire va commettre l’irréparable. Le mutisme sera sa seule ligne de défense, et personne, ni son mari, ni ses proches, ni la justice ne saisira ses motivations.
Mon avis
Le livre
J’ai vu passer ce livre pas mal de fois sur les réseaux. Et au vue des très bons avis je me suis rapidement jetée dessus. Après cette grosse panne lecture, dont j’ai du mal à sortir pour être honnête, j’avais besoin de petites lectures rapides. J’en ai donc profité pour entamer ce livre de Mathieu Menegaux.
Je ne regrette absolument pas! C’est rapide mais efficace comme on le dit si bien. C’est écrit comme un journal, en réalité ce sont des aveux. Les aveux d’une victime, devenue criminelle à son tour.
Un récit sombre et touchant. Un récit qui peut être une vérité…
Belle liberté que celle de travailler toujours plus, de progresser, de gravir les échelons plus vite que les autres, pour s’écrouler le soir devant une série américaine. Nous perdions notre vie à la gagner.
C’est en lisant ces pages que l’on se rend compte de ce silence qui emprisonne toutes ces femmes. C’est ce genre de témoignages qui nous fait ouvrir les yeux sur ce qui arrive à côté de chez nous, dans notre village, dans la maison d’à côté ou dans notre entourage.
Le témoignage d’une femme qui se veut forte, mais qui va se laisser submerger par sa douleur et par la souffrance qu’engendre ce grand silence. Claire nous dévoile le cours de sa vie, de femme mariée et aimée, de son manque de maternité, et tout ça sans fioritures. Quelque chose de simple, de bouleversant, de haletant…
Tour à tour nous compatissons et nous détestons ce personnage. On essaye de la comprendre mais la révélation finale nous rend haineux. On qualifie cet acte d’impardonnable. Et pourtant…
Mathieu Menegaux nous livre ici une pépite, avec des mots justes et beaucoup d’émotions. Il se met totalement dans la peau de son personnage et nous retranscrit parfaitement ce qu’elle aurait pu ressentir. Une plume sensible et terriblement addictive.
Ne pas avoir d’enfant, à quarante ans, c’est contraire à un certain nombre de Commandements tacites ou explicites de notre société moderne. Alors à quarante ans, sans enfant, dans le regard des Autres, on est une sorte de demi-femme, on vit une misérable vie sans accomplissement, sans héritage, sans autre perspective que la triste certitude de retourner en poussière.
Pour conclure
Un livre touchant malgré sa petite taille. Une réalité qui fait peur. Une explication à certains actes irréparables. Il y a des choses que l’on ne peut assumer seul, il faut savoir compter sur les autres et sur ses proches. Il faut savoir parler et livrer ce qui a pu nous faire du mal.
Elle a fait le choix du silence, mais celui-ci sera lourd de conséquences…
Un ouvrage qui se lit d’une traite, le souffle court et les yeux grands ouverts. Si vous êtes un peu curieux, allez-y sans hésiter.
J’ai maintenant hâte de découvrir d’autres merveilles de cet auteur!
Je n’ai croisé personne. Pas âme qui vive. Vive la télévision, vive internet, vive la modernité et la convivialité de ce monde en ligne où plus personne n’est jamais ni dehors, ni oisif, ni pensif. Les propriétaires de chiens n’ont pas encore trouvé le moyen de les e-promener. Heureusement, quand ils sortent leur fidèle compagnon, ils ont leur smartphone pour rester connectés à leurs amis aussi seuls qu’eux.
2 comments
j’en garde un souvenir très fort!
Il faut vite que j’en lise un autre de cet auteur!