Livre: Satan était un ange
Auteur: Karine Giebel
Date de sortie: Novembre 2014
Pages: 376 (poche)
Edition: Pocket
Ma note: 15/20
Synopsis
Lorsque François apprend que sa tumeur est incurable et qu’il ne lui reste plus que quelques mois à vivre, il monte en voiture et erre sans destination. En chemin, il prend en auto-stop, un autre fuyard, Paul. En quelques jours, les deux hommes apprennent à se connaître et à profiter de la vie.
Mon avis
L’histoire
François est avocat, la sentence est tombée: tumeur au cerveau. Il ne lui reste plus que quelques mois à vivre, mais François ne veut pas de traitement, pas de chimio, pas de rayons… Il ne veut surtout pas de la pitié des gens et du regard que posera Florence sur lui le jour où il deviendra un légume. Il prend alors la décision de fuir, loin, sans savoir précisément où aller. Profiter, est le maître-mot. Profiter du temps qui lui reste.
Sur sa route, près de Lyon, il embarque avec lui un jeune homme qui faisait de l’auto-stop. Paul fuit lui aussi, mais que fuit-il? Pourquoi tous ces mystères? Tous ces mensonges?
Les deux compères nous embarquent dans une course contre la montre, une course où tous les dangers se réunissent. Et puis, pas loin peut-être, la mort.
Satan était un ange et il reviendra
Le livre
Et oui! Encore un Karine Giebel!! Mais que voulez-vous? Je l’adore! On enchaîne donc sur « Satan était un ange », titre un peu spécial, je suis d’accord. Mais tous ses livres portent un titre avec une « connotation » mystique. Comme on le dit pour le moine, le titre ne fait pas le livre!
L’auteure nous embarque sur les routes du Sud de la France en compagnie de François et Paul. Un lien fort mais pourtant improbable va se nouer entre ces deux personnes. Un duo auquel on s’attache fortement au fil du récit. On peut parfois les détester comme souvent les aimer. Ils ont des faiblesses, des défauts, des cassures mais ils sont vrais.
J’ai mis un peu de temps à vraiment entrer dans l’histoire en comparaison des autres livres. La lecture devient très prenante à partir de la moitié du bouquin, mais sans être pour autant captivante. Giebel m’a habitué à mieux je l’avoue. Le suspense est maintenu tout le long et les événements s’enchaînent sans répit.
Karine Giebel explore comme toujours les côtés sombres de la nature humaine, et également le système corrompu de notre époque. Dommage que l’auteure n’ait pas approfondi la partie dans laquelle elle dénonce les travers concernant les déchets toxiques. Il manquait de profondeur et d’importance à ce détail non négligeable. Je l’ai trouvé trop « survolé ».
Dans ce livre elle parle aussi de la Roumanie, de sa misère. Le pays s’est peut-être un peu amélioré depuis cette époque, mais il s’agit tout de même d’une forte réalité…
Avant chaque chapitre, elle y a intégré des passages des « fleurs du mal » de Baudelaire, ce qui nous aide à nous plonger dans cet atmosphère sombre, proche du mal et de Satan.
Pour conclure
Jusqu’à maintenant, je n’ai jamais été déçue par cette auteure qui ne cesse d’explorer la noirceur des êtres.
Une histoire qui peut paraître au départ simpliste, mais qui n’en reste pas moins originale et plausible. Des faits que peut-être nous pouvons tous vivre un jour, parce qu’encore une fois Karine Giebel nous parle d’une réalité. Elle ne ment pas, ne triche pas, elle dénonce des faits d’une certaine façon. Je pense qu’en plus de sa merveilleuse plume, c’est ce gros point fort qui me fait l’aimer autant. Rien est imaginaire, tout est rapporté.
En plongeant dans cette histoire avec ces personnages si attachants, c’est vivre des heures difficiles avec eux. Ils en deviennent des compagnons de route. Je n’ai pas ressenti autant d’émotions que dans les deux autres livres mais cette histoire ne m’a tout de même pas laisser insensible. J’ai trouvé ce thriller un peu moins oppressant, moins angoissant et légèrement moins violent que les autres.
Pour finir j’ai apprécié ce livre, même si je m’y suis moins attachée que les précédents. J’ai aimé les personnages, cette façon de jouer avec la mort qui nous fait parfois peur. Karine Giebel est une grande de ce genre, il n’y a plus aucun doute à ce sujet!