Livre: Purgatoire des innocents
Auteur: Karine Giebel
Pages: 635 (poche)
Date de sortie: 2013
Editions: Fleuve (noir) / Pocket
Ma note:18/20
Synopsis
Je m’appelle Raphaël, je viens de passer 14 ans de ma vie derrière les barreaux. Avec mon frère, William, et deux autres complices, nous avons dérobé 30 millions d’euros de bijoux. Ç’aurait dû être le coup du siècle, ce fut un bain de sang. Deux morts et un blessé grave. Le blessé, c’est mon frère. Alors, je dois chercher une planque sûre où Will pourra reprendre des forces.
« Je m’appelle Sandra. Je suis morte il y a longtemps dans une chambre sordide. Ou plutôt, quelque chose est né ce jour là… »
Je croyais avoir trouvé le refuge idéal. Je viens de mettre les pieds en enfer.
« Quelque chose qui parle et qui marche à ma place. Et son sourire est le plus abominable qui soit… »
Mon avis
L’histoire
Dans ce nouveau livre, nous allons suivre quatre braqueurs. Ceux-ci vont commettre leur plus grand coup, en cambriolant une bijouterie de luxe Place Vendôme, à Paris. Mais l’affaire tourne mal, un des malfrats est blessé. Il s’agit de William, le frère de Raphaël. Cette cavale, va donc devenir une course contre la montre pour sauver le jeune homme. Ils vont alors atterrir dans un petit village près de Paris et, pour ne pas attirer les soupçons, vont faire appel à une vétérinaire du coin. Et vont la prendre en otage dans sa propre maison. Ce qu’ils ne savent pas c’est que le mari de celle-ci est gendarme.
Je ne vous en dirai pas plus! Cruel n’est-ce pas? Mais je pense, que comme moi, vous devez réellement découvrir cette histoire sans en savoir plus.
Laissez-nous au moins rester des hommes…
Le livre
Et oui! Encore du Karine Giebel! Mais son écriture est un peu comme une drogue. Son talent me manquait, et puis on m’a tellement parlé de ce livre que je m’y suis enfin mise.
Tout d’abord, l’auteure prend le temps de mettre en place son histoire. Si bien qu’après avoir lu plus de cent pages, je me suis demandée où elle voulait m’emmener. Mais je commence à la connaître la petite Dame! J’ai su que ça allait déraper. Bien évidement, comme je l’avais deviné, ça a fini par exploser. Et qu’elle explosion! J’ai juste envie de vous dire accrochez vous bien!
Son grand talent est de toujours savoir retourner les situations les plus banales. Ici, on fait face à la torture, à l’horreur et à la souffrance physique, comme émotionnelle. Des passages où la description est si précise que j’ai dû refermer le livre quelques minutes, le temps de me remettre. J’avais évolué avec Marianne (Meurtres pour rédemption) et là, j’ai tremblé avec des personnages qu’elle arrive à nous faire aimer. On arrive toujours et encore, à avoir de l’empathie pour ces criminels.
J’arrive, à chaque fois, à me faire avoir et à me demander comment elle arrive à écrire de tels chefs d’œuvre. Car non, elle n’a pas la langue dans sa poche, et comme elle le dit si bien, elle n’y va pas avec le dos de la cuillère. Une écriture toujours aussi franche et brutale. Ce qui arrive à nous provoquer une vague d’émotions.
Quand on parle d’un huit-clos, je pense très souvent au classique « dix petits nègres » de Agatha Christie, mais maintenant je penserai à « Purgatoire des innocents » de Karine. Elle arrive à provoquer cette sensation d’enfermement oppressante, qui peut faire penser à la prison dans « meurtres pour rédemption ». Elle arrive aussi à créer des personnages, issus du diable lui-même, et qui ont tout d’un être réaliste. Car ces êtres infâmes existent vraiment.
Pour finir je parlerai des « dénonciations » concernant la société, qui sont maintenant habituels dans les ouvrages de Giebel. Ici, la seule qu’elle nous propose est l’inégalité des peines données par la justice. Ce qui, après les journaux télévisés et les nombreux livres lus, n’est plus un secret.
D’un point de vue pénal, mieux vaut violer une femme que le coffre d’une banque
Pour conclure
Karine Giebel frappe encore très fort, avec un huit-clos parfaitement réalisé. Un récit d’une violence inouïe, qui ne se lâche pas malgré tout. Des rebondissements parfaitement maitrisés comme toujours. Une écriture poignante, brutale, sombre et bouleversante. Elle décrit avec perfection et précision les scènes atroces.
Encore une fois elle a clairement réussi à me retourner le cerveau et l’estomac. J’ai refermé ce livre avec quelques larmes. Alors Merci! Car comme le dit Mr Gérard Collard, Giebel est « l’impératrice du polar/thriller français ». Et c’est bien vrai! Pour moi elle est effectivement, à ce jour, la meilleure. Elle sait me toucher à chacun de ses ouvrage.
Pour finir, je pense que beaucoup seront d’accord avec moi, je conseil ce livre aux plus avertis. Surtout pas pour une première lecture du genre (ou alors ayez l’estomac bien accroché).
Je ne dirai qu’une chose: quel talent…
Elles hurlent, mais je n’entends rien
Elles menacent, mais je ne crains rien
Elles accusent, mais ça ne m’atteint pas
Elles pleurent, mais ça ne me touche pas
2 comments
Ce livre avait été un coup de poing ! sans aucun doute le Giébel qui m’a le plus marqué !
Celui-ci et « Meurtres pour rédemption » sont pour moi des chefs d’oeuvre!