Livre: Sauf
Auteur: Hervé Commère
Pages: 267
Date de sortie: 8 Mars 2018
Editions: Fleuve (Noir)
Ma note: 17/20
Synopsis
Combien de temps reste-t-on prisonnier de son enfance ?
L’année de ses six ans, à l’été 1976, Mat a perdu ses parents dans l’incendie de leur manoir en Bretagne. Rien n’a survécu aux flammes, pas le moindre objet.
Mat est aujourd’hui propriétaire d’un dépôt-vente. Comme à chaque retour de congés, il passe en revue les dernières acquisitions. La veille, ses employés ont récupéré un album photos à couverture de velours. Sur chaque page de cet album, des photos de lui enfant. Sauf que cet album ne devrait plus exister. Il ne peut pas exister. Et pourtant…
Mat a toujours aimé se raconter des histoires, mais à quarante ans passés, il semblerait que la sienne lui ait échappé. De Montreuil à la pointe du Finistère, cherchant à comprendre quel message la vie veut lui adresser, il traquera les vérités, ses vérités, celles que recèle un album de famille resurgi brutalement des décombres.
Mon avis
Le livre
Lors de ma venue à Lyon, à l’occasion du Quai du Polar, j’ai eu la chance de pouvoir participer à la Murder Party (encore merci à Maureen) qui se déroulait au musée Gallo-Romain. Lors de cet événement j’ai pu rencontrer pas mal d’auteurs, que je ne connaissais pas pour la plupart. Parmi eux, j’ai fais la connaissance d’Hervé Commère, une personne adorable avec qui nous avons passé un très bon moment. J’ai donc tenu à me procurer son livre ainsi que la dédicace dés le lendemain matin, et quelle surprise lorsque j’ai découvert de quel ouvrage il était l’auteur. J’avais vu passer « Sauf » sur les réseaux sociaux à de multiples reprises, il me tentait bien, la rencontre a fini de me convaincre.
Une fois rentrée de mon séjour je me suis rapidement lancée dans la lecture de celui-ci. Petit ouvrage de 267 pages, autant vous dire qu’il s’est lu très vite. Hervé Commère nous embarque tout de suite dans une intrigue un peu folle. Tout commence par un album photo déposé dans sa petite brocante de Montreuil. Des photographies qui vont faire resurgir un passé qu’il a enfoui en lui. On va le suivre dans son enquête sur l’identité du dépositaire de cet objet, sur les personnes qui le poursuivent pour récupérer ces précieuses images. Entre maisons en feu, vols et fuites l’auteur nous plonge dans une course haletante entre Montreuil, la Norvège, et la Bretagne tout en passant par Lyon.
Je n’ai pas pu lâcher cette lecture sans en connaître le dénouement. La plume de l’auteur m’a également conquise. C’est fluide, incisif et sans fioritures. Je me suis fais tout un tas de scénarios dans ma tête, pensant même à un moment, que je tenais le bon. Et puis non, Commère nous retourne le cerveau et réussi à nous surprendre totalement avec cette fin si inattendue. Parfois, on en vient même à se dire que c’est légèrement tiré par les cheveux, et pourtant qu’est-ce qu’on aime ça! On en redemande, encore et encore. On en veut plus, et l’auteur arrive à nous donner ce que l’on souhaite et à nous satisfaire jusqu’au bout.
Les personnages sont très attachants, humains et bien évidement cabossés par la vie et par les durs épreuves. Mathieu garde des séquelles de son passé, ce qui en fait quelques fois un homme froid et distant. J’ai beaucoup aimé les personnages de Garry et Mylène qui tentent d’aider leur employeur comme ils le peuvent. Des personnes pleines d’humanité et de bienveillance. J’ai également apprécié les personnages de l’oncle et de la tante qui réussissent parfaitement à garder leurs secrets toutes ces années.
Imaginez que vous retrouviez une photo de vous, bébé, m’avait expliqué un client un jour. Ce bébé n’existe plus, d’accord, mais ce bébé n’est pas mort, vous comprenez ? Ce bébé a évolué. C’est comme le latin. Le latin n’existe plus, mais vous et moi, nous le parlons tous les jours.
Pour conclure
J’ai tout simplement adoré cette première lecture d’Hervé Commère. Une maîtrise parfaite de l’intrigue, un suspense présent comme on s’y attend. Tout s’accélère petit à petit et nous enferme dans cette folle histoire. Il réussi à donner un petit côté « surnaturel » qui apporte un vrai plus au récit. Je suis ravie d’avoir pu découvrir cet auteur, réellement et littéralement parlant. Tout est admirablement bien ficelé et construit. Cet ouvrage restera un de ceux qui m’ont marqué.
N’hésitez plus, foncez! Ce livre ne se déguste pas, il se dévore. Les chapitres sont courts et donnent un très bon rythme au récit. Vous ne le lâcherez plus et vous en redemanderez sans vous rendre compte de l’heure qui passe. Je vous préviens, la nuit blanche vous guette!
Il est permis, surtout, de pleurer en public et de trouver la vie dure puis, après quelques sanglots, de trouver la vie belle et d’en rire malgré tout.
(Petit clin d’œil à notre père Hervé international, le meilleur des prêtres (mes compatriotes de la Murder Party comprendront) )