Livre: Désolée, je suis attendue
Auteur: Agnès Martin-Lugand
Pages: 405 (poche)
Date de sortie: Avril 2016
Editions: Michel Lafon / Pocket
Ma note: 17/20
Synopsis
Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir. Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.
Mon avis
L’histoire
Yaël, interprète dans une grande entreprise, ne vit que pour son travail. Elle fuit sa famille, ses amis pour se consacrer entièrement à sa carrière. Mais un jour, par le plus grand des hasards, elle tombe sur Marc. Un ami qu’elle n’a pas revu depuis plus de dix ans. Le passé va la rattraper, dans son quotidien qu’elle croyait inébranlable.
Le livre
Après avoir lu ses trois premiers livres, il était évident que je poursuivrai avec celui-ci. Il faut savoir qu’il ne m’attirait pas tant que ça d’après sa quatrième de couverture. J’ai souvent repoussé sa lecture de peur d’être déçue. Et pourtant…
Dans ce nouvel ouvrage on découvre le personnage principal (narratrice de cette histoire également), qui n’est autre que Yaël. Femme d’affaire qui consacre pleinement sa vie à son travail d’interprète. J’avouerais qu’au départ je ne la supportais pas. Elle est insensible, froide, calculatrice, et fait passer son travail avant tout le reste. Une « working-girl » avec tout ce qui va avec: l’appartement aseptisé et immaculé digne d’un hôpital, des repas seulement constitués de salade verte ou de café, un travail 7 jours sur 7, une vie avec sont téléphone en main et un sommeil impossible sans somnifère.
La jeune femme repousse ses proches qui tentent de lui montrer ce qu’est vraiment la vie. Elle fait la sourde oreille et se réfugie dans son travail, en en voulant toujours plus, pour monter de plus en plus haut. Mais est-ce que le sommet apporte réellement le bonheur? Ça peut aider bien évidement mais comme il est écrit dans le livre, elle n’est plus qu’une coquille vide. Elle ne ressent rien , et n’a rien, mis à part son métier. Elle se conforte dans l’ordre et le contrôle total de sa vie.
Après le vilain portrait que je viens de vous dresser sur ce personnage, je doute que vous ayez envie d’en savoir plus. Pourtant, plus les pages se tournent et plus mon empathie a évolué avec Yaël. Sa carapace se brise au fil du récit et on découvre une personne qui arrive à nous toucher. Une personne fragile et sensible qui se cache derrière des apparences froides sans aucun sentiment pour rien ni personne. Mais comme tout être-vivant, un jour tout s’écroule lorsque la pression est trop forte et permanente.
Après avoir lu quatre livres de cette auteure, je pense pouvoir dire qu’Agnès Martin-Lugand aime écrire au nom des femmes. Tous ces livres traitent finalement du féminisme et de l’évolution de la femme au fil des années. Son travail et sa carrière, sont de plus en plus présents dans notre société. Elles deviennent petit à petit l’égal des hommes. Elles consacrent leur vie à leur évolution professionnel. Renoncent à leur vie de famille, à des enfants, à un couple ou à des proches toujours présents dans le fond du tableau. Je pense que l’on veut en quelque sorte prouver aux hommes que l’on est autant capable qu’eux d’accomplir ce qu’ils accomplissent. Alors oui on peut dire que ce roman est même un peu féministe.
Je parlerais aussi des personnages. Je me suis tellement attachée à cette bande de pote. Pour tout vous dire ça me rappel un peu l’esprit de « La boum »! En refermant ce livre j’ai eu un pincement au cœur d’en avoir terminé avec eux. J’avais l’impression qu’ils étaient à côté de moi. Qu’ils étaient là, tout près. C’est la première fois que je ressens une telle chose avec des personnages sortant de l’imagination d’un auteur. Ils m’ont touché et j’ai en quelque sorte vécu à travers Yaël tout le long de ce récit.
Pour conclure
Ce roman est touchant, criant de vérité, il aborde la question de l’épanouissement personnel et de l’équilibre. Il parle aussi des relations humaines, de l’amour comme de l’amitié. De la famille, des amis et des collègues de boulot. Il parle aussi du passé et des choses que l’on traîne derrière soi au fur et à mesure de nos vies. On ressent aussi un peu d’espoir, sur le grand amour qui nous attend peut-être tous quelque part (oui ça fait du bien de rêver un peu!). Sur les relations de couple qui peuvent durer malgré les disputes, les malentendus,les différences et les silences. Sur cette volonté de nous battre pour obtenir ce que l’on veut. Se battre aussi pour garder ce que l’on a, car dans la vie, rien n’est acquit.
Grâce à sa sensibilité, à sa plume simple et pleine de douceur, Agnès Martin-Lugand a su me toucher. Elle a également su faire ressortir un sujet qui nous concerne tous et qui est de plus en plus présent de nos jours. Merci à elle de réussir à créer cette bulle de bien-être à travers chacun de ses ouvrages.
Un belle leçon sur l’orientation que l’on veut donner à sa vie. Car nous sommes les seuls capitaines à bord, les seuls à choisir le chemin que nous voulons emprunter. Un sujet donc qui me touche particulièrement et qui me fait penser à une phrase sortant d’un poème de William Ernest Henley, qui n’est autre que « Invictus ». Une phrase que je me répète depuis des années, chaque jour.
I am the master of my fate, I am the captain of my soul
(Je suis le maître de mon destin, Je suis le capitaine de mon âme)
William Ernest Henley
Vous aurez donc compris à quel point j’ai pu aimer ce livre, qui je pense est finalement mon préféré de l’auteure. C’est avec grande hâte que j’attend son roman de 2017 en format poche!
1 comment
Je viens de finir ce roman … j’ai découvert cette auteure grâce à toi …je ne m’en lasse pas ! Ce n’est que du bonheur. J’attends également le prochain avec impatience!
Je les ai tous aimé. .. celui là est prenant jusqu’au dernier mot. MERCI MADAME MARTIN-LUGAND!